Augmenter son espérance de vie grâce à la course à pied

Le sport c’est bon pour la santé ! On nous l’a toujours dit, mais quelles sont les preuves scientifiques prouvant que user nos semelles puisse nous faire gagner en espérance de vie ? Nous avons décrypté la littérature pour tenter d’apporter une réponse.

Faire du sport est-il dangereux pour la santé ?

Lors d’un match de l’euro 2021, un footballeur danois tombe brutalement au sol et doit être réanimé suite à un arrêt cardiaque. Ces faits divers sportifs ne sont malheureusement pas si rares. Il peut être facile de penser que la pratique du sport puisse faire présenter un risque. Voir pire faire diminuer l’espérance de vie de certains pratiquants. Difficile démêler le vrai du faux, comme pour le lien entre tendinite et santé bucco-dentaire.

Toutefois, la pratique de la course à pied n’est pas complètement transposable au football. En effet des études montrent des différences significatives selon les sports pratiqués. D’après une étude menée auprès de plus de 80 000 britanniques, la course à pied n’aurait pas de bénéfice sur la mortalité par causes cardio-vasculaires par rapport aux non sportifs (suivi à 9 ans)… cette étude précise tout de même que le coureur à pied va bénéficier d’une diminution de mortalité de 43% sur les autres pathologies. Ces conclusions sèment donc le doute sur les bénéfices réels du running sur la santé.

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Crédit photo : David Gonthier / Pixel en Cime

Les scientifiques l’affirment, la course à pied augmente l’espérance de vie.

Une étude publiée en 2014 analyse plus spécifiquement le bénéfice du running sur l’espérance de vie. Ce papier inclut plus de 60000 sujets vivant au Texas. Les investigateurs les ont étudiés sur une période de suivi moyenne de 14 ans. Dans cette étude, les runners présentent une réduction de 30% de mortalité. La course à pied apporte un bonus cardiovasculaire à la population américaine en réduisant leur mortalité par maladie cardiovasculaire de 45%.

On peut donc conclure que le jogging fait du bien au cœur des américains. D’autant plus qu’ils sont naturellement vulnérables du fait de leur mode de vie et de leur diététique. D’après cette étude, nous apprenons aussi que le « non runner » va vivre en moyenne 4 ans de moins que le runner. Pour les non-coureurs, les facteurs de risques majeurs identifiés dans cette étude sont un Électrocardiogramme anormal et de l’hypertension artérielle ; ces deux pathologies font respectivement diminuer l’espérance de vie de 10,7 et 8 ans ! De plus, les auteurs évaluent le bénéfice de la dose d’entraînement sur l’espérance de vie ; les auteurs concluent que la dose et l’intensité ont peu d’influence sur l’espérance de vie. En effet, les pratiques qu’elles soient d’une heure ou de 3 heures par semaine ne présentent pas de différence significative (voir figure 1). 

étude sport intensif espérance
 de vie

Courir vous fera gagner au moins 3 années de vie supplémentaires !

Une méta-analyse de 2019 passant au crible 48 études confirme que la course à pied diminue la mortalité de toutes causes y compris par maladie cardio-vasculaire. L’analyse statistique confirme que nous pouvons espérer une espérance de vie de 3 ans supérieure à celle de nos amis aficionados du canapé et de la chaise de bureau.

Hormis l’aspect quantitatif de la pratique sportive, il convient d’analyser son aspect qualitatif.

En effet, il est pertinent d’évaluer l’impact des activités plus intenses. Sont-elles tout autant bénéfiques ou au contraire font-elles prendre un risque à tous les performeurs ?

Dans une étude Danoise sur 4000 personnes, les auteurs concluent que la dose idéale de jogging se situe entre 1 et 3 fois par semaine. Dans cette étude, les runners « intensifs » courant plus de 3 fois par semaine et à un rythme élevé ne présentent pas de bénéfice par rapport aux sédentaires invétérés. On peut donc conclure que les séances trop dures et intenses semblent faire présenter un risque cardio-vasculaire à certains pratiquants. Danger aggravé s’ils présentent des facteurs de risque comme le tabac, l’alcool, le diabète…

course à pied et espérance de vie
Crédit photo : David Gonthier / Pixel en Cime

Même si d’après toutes ces études la course à pied semble bonne pour notre santé, il est important à partir de 40 ans de se faire suivre par un cardiologue. Surtout si notre motivation nous pousse à faire des séances de fractionné pouvant pousser la machine assez haut dans les tours. 

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Courir oui, mais à l’envie !

Dernier clin d’œil aux workalcooliques : une récente étude de l’OMS montre que sur une population de 45 à 74 ans, une activité professionnelle trop intense ( supérieure ou égale à 55 heures hebdomadaires) augmente de 19% le risque d’AVC et de 17% le risque de maladie de type infarctus. Donc rappelons nous du dogme de Paracelse :

« Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison », pratiquons notre sport et notre activité professionnelle avec tact et mesure.

Sources :

1: Oja P and Coll. Associations of specific types of sports and exercise with all-cause and cardiovascular-disease mortality: a cohort study of 80 306 British adults. Br J Sports Med. 2017 May;51(10):812-817. 

2: Lee DC and coll. Leisure-time running reduces all-cause and cardiovascular mortality risk. J Am Coll Cardiol. 2014 Aug 5;64(5):472-81.

3:  Blond K and coll. Association of high amounts of physical activity with mortality risk: a systematic review and meta-analysis. Br J Sports Med. 2020 Oct;54(20):1195-1201. 

4: Schnohr P and coll. Dose of jogging and long-term mortality: the Copenhagen City Heart Study. J Am Coll Cardiol. 2015 Feb 10;65(5):411-9. 

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